mercredi 26 novembre 2008

Séjour à La Teste chez Chippy

Nous avons bien évidemment profité de cette visite pour aller voir Dédé sur le terrain !

Anne et ses 3 loulous (Gavroche à droite)


Au fond, les 3 loulous de Jacky, Grand Loup et Die Louve qui joue avec Darwin


La maréchaussée avec Darwin au fond


Un petite pause pour les bébés


Le maître


Câlin avec Platon


Mais Tosca alias "miss câlins" arrive vite


Séance câlin avec Darwin, Tosca, Die Louve derrière, Bandit partage sa môman !


Anne-Sophie et ses 2 blondes (la 3è derrière n'est pas à elle)


Die Louve, qu'est-ce qui se passe là-dessous ?


Ah ok, tu vas te cacher et rejoindre Darwin !


Tosca joue avec le petit Domino (les différents âges et tailles se mêlent)


Domino voudrait jouer avec Bandit qui n'est pas rassuré du tout !


Darwin fait un câlin à sa grande sœur Tosca


On retrouve Chipie en rentrant, toute noire car elle n'a fait que chasser autour du club


Ma môman qui inspecte la queue de Darwin (cliquez sur la photo pour voir le film) :


et qui met le bazar dans la régulation de Ulk

samedi 8 novembre 2008

Pratique ? Alimentaire ?

Par Vincent PFEIFFER - Comportementaliste

Article tiré du site de la SPA de Besançon


Ne croyez pas que je me plais à vous dépeindre votre fidèle compagnon plus bestial qu’il n’est, mais j’ai à cœur ce sujet, car je pense qu’il cristallise notre rapport contemporain à nos animaux de compagnie. Aussi, encore une fois, grâce à quelques interrogations, j’espère pouvoir vous donner matière à réflexion...

La vie d’un animal est d’abord faite de la quête de sa pitance et de son besoin de se reproduire. Pas de méprise, n’y voyons pas là un quelconque manque d’intérêt, nous sommes aussi programmés pour cela, mais d’une façon à peine plus compliquée.

En captivité, en zoo par exemple, on peut comprendre la déprime et l’ennui de ces êtres, à qui tout tombe tout cuit, et en plus d’une façon on ne peut plus répétitive et insipide. Les soigneurs et les vétérinaires le savent, enrichir le milieu en compliquant au maximum l’acte de se nourrir peut faire des miracles sur un tigre qui arpente tristement sa cage de long en large, sur un loup qui tourne incessamment après sa queue, ou sur un singe qui se balance le regard vide.

Un ersatz de comportement alimentaire naturel est toujours mieux que rien pour des êtres qu’on prive de la dure, mais néanmoins légitime, loi de la nature.

Manger ou être mangé.

En effet, la loi de la nature et cette mort si facilement présente effraye le genre humain. Et transposant tout naturellement nos propres phantasmes d’immortalité sur nos chers chiens et chats (entre autres), nous sommes en cela très perméables à qui nous promettra tout cela.

Mais encore une fois, avons-nous les moyens d’interroger nos compagnons ? Je pense sincèrement que nous sommes aujourd’hui aveugles par complaisance : « Vivre plus vieux en captivité que libre », à quoi bon, si c’est pour vivre à moitié ? Et c’est bien là pourtant le fond de commerce et la caution que se donnent les parcs animaliers.
- « Pour être en bonne santé, mangez des produits les plus frais et les plus sains possibles ». Dit-on aux humains.
- « Pour qu’ils soient en bonne santé, ne leur donnez jamais rien de frais de toute leur vie, mais une nourriture industrielle standardisée. » Dit-on à ces mêmes humains pour leurs animaux.
- "Oui mais les croquettes, c’est plus pratique."
- "Certes, mais depuis quand un animal doit-il être pratique ?"
D’ailleurs, si on ne faisait pas croire aux gens qu’avoir un animal c’est aussi pratique que de verser quelques croquettes chaque jour, peut-être réfléchiraient-ils un peu plus avant de « craquer » pour le chiot en vitrine ! La frustration de beaucoup de maîtres dans cet acte nourricier qui pourrait être d’amour, se traduisant par de petits "à côtés", souvent mal choisis malheureusement.

Le chat est un carnivore, tout comme le chien pourtant un peu plus opportuniste. Leur physiologie (système digestif très court, carburant aux lipides plutôt qu’aux glucides…), leur physique (dentition, appareil sensoriel…), leur rapport à leur environnement (prédation, organisation sociale…), tout en fait de magnifiques mangeurs de viande. Mais maintenant, la viande est tout sauf politiquement correcte. Et le simple fait de manger quelque chose qu’ils n’ont pas chassé n’est sûrement pas réellement satisfaisant pour des carnivores, aussi domestiques et familiers soient-ils.

- Savez-vous que les industriels du pet-food ne sont pas tenus de noter dans la composition des aliments, leur teneur en conservateurs (ou autres joyeusetés) si ce n’est pas eux même qui les ont ajoutés ? Lorsque par exemple, ils achètent une matière première qui en contient déjà.

- Savez-vous que ce qu’ils appellent "viandes" sont en fait ces fameuses farines animales ?

- Savez-vous que "sous-produits animaux" signifie plumes, sang, becs, sabots, viscères, os et compagnie ?

- Savez-vous que le prix au kilo d’une croquette moyenne est plus élevé qu’un large choix de viandes ou poissons frais pour consommation humaine ? Alors qu’une croquette ne contient qu’une infime partie de viande, qui plus est de très mauvaise qualité, carbonisée et traitée.

- Que pensez-vous d’un aliment pour carnivore qui contient plus de 80% de céréales ? Sachant qu’un chien ne possède pas les amylases nécessaires pour en tirer quoi que ce soit...

- Que dire à propos de ces mêmes céréales contaminées à des taux de mycotoxines dangereux, et si riches en OGM ?

- N’est-ce pas inquiétant qu’un animal parvienne à être malade, pour peu qu’il change de marque ou même juste de gamme de croquettes ? Quid de la variété alimentaire, et de la viabilité d’une espèce réduite à cela ?

- Pour quelles raisons, sinon un bidouillage mondialiste permettant de faire ailleurs ce qu’on n’a pas le droit de faire ici, les industriels du pet-food font fabriquer un aliment via une dizaine de pays différents ? Pour finalement assembler le tout dans un pays où il fait bon avoir son siège social et un "made in".
Catherine Kousmine en son temps, puis d’autres nutritionnistes, ont insisté avec bon sens sur l’importance de la valeur biologique de ce qu’on mange. Ce qui est trop raffiné, trop cuit, trop stérilisé, trop industrialisé n’a tout simplement que peu d’intérêt, sinon nocif, pour les organismes. Un aliment stable (trop stable), inerte, est donc mort.

Alors, par quels moyens techniques (cuisson extrême, stérilisation, anti-fongiques, anti-septiques, conservateurs, etc.) les pet foodeurs peuvent-ils proposer aux chiens et chats des croquettes stables à température ambiante et garanties en vitamines des mois après ouverture ?

Bref, pensez-vous qu’un maçon qui monte un mur à toute vitesse avec des matériaux de piètre qualité ou pourris d’avance, vaut un autre qui choisit ses pierres et les assemble lentement mais sûrement ? C’est pourtant une métaphore valable de la façon dont nos animaux poussent aujourd’hui.

Baudelaire disait : "la plus grande ruse du diable, est sûrement de nous faire croire qu’il n’existe pas".
Moi je dirais que la plus belle réussite des industriels de la mal-bouffe animale est de nous faire croire qu’aujourd’hui il n’existe pas d’alternative à leurs produits (ils ne sont pourtant là que depuis les années soixante!). Et notre plus grand tort est bien de recevoir sans méfiance le marketing des industriels de l’animal de compagnie, alors que nous sommes par ailleurs si conscients que leurs intérêts et leur discours ne servent presque jamais les nôtres !

Pour séduire l’animal, l’étranger, l’offrande de nourriture est aussi instinctive que sensée. C’est sûrement par ce biais, qu’il y a des dizaines de milliers d’années, l’homme séduisit le chat, et le loup devenu chien. C’est avec humour et cynisme qu’aujourd’hui je doute qu’avec ce que nous avons à leur proposer, nous pourrions encore parvenir à ces superbes rapprochements inter-spécifiques !

mardi 28 octobre 2008

S'entendre comme chien et chat

Vieille expression qui n'est pas toujours vraie...





lundi 27 octobre 2008

Dominance, hiérarchie, folklore et certitudes…

Par Vincent PFEIFFER - Comportementaliste

Article tiré du site de la SPA de Besançon


Rex, menaçant son maître et un vétérinaire lors d’une consultation est qualifié de "dominant". Médor, en laisse, grognant et hérissant le poil au croisement d’un congénère est affublé du même titre "dominant", par ses maîtres, qui l’expliquent à qui veut l’entendre. Youki n’obéissant pas plus à l’ordre "assis" qu’aux explications de sa maîtresse : "je veux que tu poses tes fesses par terre !", est de toute évidence également touché par le même mal : "dominant" assurément.


Le chien est-il intrinsèquement dominant ? Y a-t-il un problème de hiérarchie ? Etes-vous un vrai chef de meute (ou pire "famille-meute") ?

Les solutions et prescriptions affirmées de façon péremptoire par les "cynophiles" ne manquent pas : manger dans sa gamelle, voit-on dans une émission de télé-réalité, s’accoupler devant le chien affirmait un autre professionnel médiatique, ne plus monter sur le canapé, ne pas le laisser franchir les portes en premier, interdire des pièces, renvoyer le chien au panier dès qu’il met une patte en dehors, retirer la gamelle, mordre le chien à l’oreille, le plaquer sur le dos, lui "apprendre" la soumission ; sans parler des divers gadgets technologiques : martinets, collier électriques, cages, clickers, etc...

"Assis, couché, pas bouger !" sur l’autel de la hiérarchie, à la moindre sollicitation ou réponse indésirable du chien, les positions servent également à répéter inlassablement : "je suis le chef".

Dans la confusion entre autorité et autoritarisme, les recettes pour s’imposer sont souvent de l’ordre de la maltraitance.

Le fouillis de ce vocabulaire et ces concepts aussi vagues qu’infondés, sont largement véhiculés par une certaine littérature et les on-dit.

L’origine de tout cela remonte sûrement aux premières observations du comportement social du loup. On croyait à l’époque qu’il n’y avait jamais aucune fluctuation dans une organisation sociale linéaire (A domine B, B domine C, donc A domine C). Et plus on les observe, plus on s’écarte de ces théories hâtives et rigides.

Ce qui s’ensuit, fut sûrement de transposer ce schéma social du loup au chien familier. Sachant que tous les chiens descendent du loup (et font même partie de la même espèce), on oublia que la biologie, le développement le comportement et l’habitat de ces deux canidés n’ont plus rien à voir. Et que les transformations profondes dues à la domestication, ou l’imprégnation sont aussi irréversibles qu’importantes.

Au risque d’utiliser un terme étonnant, il faut dire que le chien familier est un animal captif. Qui n’assouvit rien sans l’aval de l’homme (alimentation, excrétion, reproduction, sommeil, etc.)

Sa communication à l’intérieur de son espèce étant déjà réduite au minimum (en encore ne parlons pas des chiens aux oreilles coupées, queue, museaux aplatis, ou yeux cachés sous le poil). Savez-vous que le loup utilise ses vingt quatre muscles faciaux pour communiquer ? Le chien, lui n’en a plus que douze.

Donc le pire fut de penser qu’on peut hiérarchiser deux espèces : l’Homme et le Chien familier, qui cohabitent et communiquent avec des codes sociaux extrêmement différents.

Le maître n’est pas un chien, s’adapter aux moyens de communication et de perception d’une espèce ne signifie pas singer des comportements emblématiques sortis de leur contexte.

Les moyens de communications rudimentaires du chien familier et la difficulté pour l’homme à les interpréter, fait dire aujourd’hui aux éthologues et comportementalistes qu’il ne peut exister d’organisation sociale entre l’homme et le chien. Leurs moyens de communication ne se comparent pas.

Un chien ne se figure pas que Papa commande, en dessous, il y a Maman, et encore au dessus de lui les enfants ! La hiérarchie n’a pourtant jamais un caractère permanent. Et ne correspond qu’à l’action et la réaction, dans un contexte précis, entre deux individus. La dominance ne peut donc s’exprimer que de façon ponctuelle et uniquement duelle.

Malheureusement, pour le maître, croire que décider quelque chose et y contraindre le chien, signifie que la hiérarchie est établie ou qu’ainsi elle se renforce. Et c’est souvent là l’origine de la dégradation relationnelle que constate le comportementaliste lors des entretiens.

L’objectif ouvertement reconnu de dominer son chien ne devrait plus exister aujourd’hui. Un vrai leader n’impose pas son statut par la force, il se mérite. Et cela passe par l’empathie et la compréhension de la communication de l’autre espèce. Proposer, être suivi, investi de la confiance d’un animal, n’a rien à voir avec la contrainte.
L’incompréhension et l’anthropomorphisme* sont donc le plus souvent responsables de ces dégradations relationnelles. Mais on peut aussi voir la peur. Peur du maître de mal-faire, de se laisser déborder. Tout comme la mauvaise foi : Et si Rex menaçait pour se défendre ? Et si Médor était simplement mal socialisé, ou si peureux, bloqué par cette courte laisse qu’il n’ait pas d’autre ressource que de grogner ? Et si Youki ne savait tout simplement pas ce que veut dire le son "assis" ?

Certes ces hypothèses sont sûrement moins valorisantes pour le maître que d’étiqueter son chien comme "dominant" !

*Anthropomorphisme : "tendance à attribuer les sentiments, les passions, les actes, et les traits de l'homme à ce qui n'est pas homme"

dimanche 26 octobre 2008

Explication

Savez-vous pourquoi les chiens se sentent le derrière à chaque fois qu'ils se rencontrent ?
...



...




...



Et bien, il y a très longtemps, les chiens étaient comme les humains; ils marchaient sur 2 pattes, parlaient, dansaient, etc.
La seule différence est qu'ils vivaient avec leur Dieu "Nonoss". Un jour, lors d'un grand rassemblement, un des chiens dans l'assemblée se "laissa aller".
Une odeur pestilentielle se propagea jusqu'aux narines de Nonoss. Celui-ci, très fâché, demanda au chien coupable de s'avancer pour le punir. Or, aucun chien n'avança. Le Dieu Nonoss, après de multiples menaces, décida de transformer tous les chiens en ce qu'ils sont aujourd'hui.
Et depuis ce jour là, et bien, ils cherchent le coupable...

Le poker

Un homme rentre dans un bar.

Il remarque immédiatement une partie de poker à laquelle participe... un chien !

L'homme se tourne vers le barman et lui demande :
- Et le chien, au poker, il se débrouille bien ?

Le barman répond :
- Ben non... à chaque fois qu'il a du jeu, cet idiot remue la queue.

jeudi 23 octobre 2008

Chipie maligne !

Pendant que Bandit se désaltère dans son auge favorite


Chipie, elle, est partie vadrouiller dans la zone interdite au public


Sauf qu'au retour...


Ben elle est coincée !


Ah la voilà la coquine !!


Elle arrive en courant, elle a eu chaud !


Pendant ce temps-là, Bandit pêche...


...le bâton !

vendredi 26 septembre 2008

dimanche 21 septembre 2008

Balade de Fox au parc

Comme très souvent, nous sommes allés nous promener au parc de Saint-Cloud. Chipie n'avait pas encore eu de photos d'elle en promenade... c'est maintenant chose faite !



Petite reniflette


Reniflette commune


Culs de Fox


Reniflette dans l'herbe


Pose buvette


Nous sommes aussi des chiens actifs, même ma copine Chipie à son âge cavale bien !


Jeux de Fox


Chipie et Bandit sur la terrasse

Aujourd'hui, derniers rayons de soleil de septembre !

En attendant d'aller au parc (trop de monde le dimanche après-midi), les loulous s'éclatent sur la terrasse.

Chipie




Petit cul de Fox


Et le jeu commence



















lundi 15 septembre 2008

L'homme et l'animal de compagnie



Extrait de "Un vétérinaire en colère" du Dr Charles DANTEN

Égocentrisme et ignorance
La valeur d’un animal et l’affection qu’on lui manifeste dépendent du plaisir et de la satisfaction qu’il est en mesure de donner à son maître. Celui-ci aimerait idéalement que son compagnon soit presque humain et il lui attribue volontiers, par anthropomorphisme (tendance à attribuer aux animaux des sentiments, des pensées, et des besoins humains) des qualités qu’il ne possède pas. Limité par sa propre nature, son bagage génétique et son outillage physique, il ne pourra jamais que le décevoir. Même les sujets élevés au biberon dès leur naissance, consciemment et irrémédiablement dénaturés, totalement identifiés aux humains, ni bête ni homme, ne seront jamais que des caricatures humaines ridicules et grotesques. Certains sont capables d’imiter notre voix et de dire quelques mots, de compter jusqu'à dix et de nous manifester une affection quasi-humaine mais ces créatures pathétiques ne pourront jamais remplir tout à fait le besoin que les humains expriment en les adoptant.

Noam Chomsky considéré à l'heure actuelle comme le linguiste (spécialiste du langage) le plus important sur la Terre a pourtant démystifié toutes les fausses notions sur les capacités intellectuelles des animaux et véhiculés à travers le monde, même par des hommes de science. Néanmoins plusieurs experts dans différents domaines continuent à croire que les chimpanzés et plusieurs autres espèces comme la mouette et le perroquet par exemple sous prétexte qu'ils communiquent entre eux par des moyens forts complexes et inattendus ("quelle espèce ne se définit pas par cette notion"), sont capables de raisonner comme nous. «Cette notion absurde pour des raisons qui ne sont pas claires pour moi a stimulé un intérêt incroyable du public. Ces expériences sont devenus les plus publicisés du monde scientifique moderne même si ces travaux n'ont pas la moindre ressemblance avec la science et encore moins même si des gens à la blouse blanche et bien équipés, les entreprennent». Chomsky a démontré sans équivoque pourtant que la faculté d'apprendre un langage symbolique comme le notre est inscrite dans nos gènes et que nous sommes la seule espèce à pouvoir le faire. Aucun animal n'a la faculté de penser et de raisonner comme nous et c'est ce qui nous singularise.

À cause de notions erronées, nous donnons aux animaux, toutes les qualités, de la bravoure au talent artistique, et nous projetons sur eux, sans nous soucier de savoir si c'est justifié, nos croyances de la perception extra-sensorielle à la réincarnation (toutes aussi difficiles à documenter scientifiquement que la présence des ovnis ou l'existence des anges gardiens). Nous colportons à leur sujet toutes sortes d'histoires anecdotiques, mal documentées, voir carrément fausses et mythiques qui ne font qu'accroître leur popularité et alourdir leur fardeau collectif. Nous leur donnons beaucoup trop de crédit. Les légendes de Lassie et des 101 dalmatiens, des livres comme celui du vétérinaire Joël Dehasse "Des chiens hors du commun, Des amis aux pouvoirs déroutants" sont certes bons pour le commerce, mais sont responsables d'une véritable hécatombe.

CNN a diffusé dans le monde entier l'histoire de Minti, une femelle gorille de huit ans qui a sauvé de la noyade un garçon de trois ans tombé dans le fossé d'eau qui ceinture le parc de contention d'une dizaine de gorilles. On a fait de Minti, une héroïne instantanée, dotée d'une intelligence et d'une gentillesse surhumaine. Les reportages ont décrit comment elle avait serré affectueusement le petit garçon dans ses bras, puis comment elle l'avait protégé des autres gorilles avant de l'amener près de la porte de l'enclos pour que les ambulanciers puissent le recueillir et s'occuper de lui. Les comptes rendus détaillés de son exploit ont fait pleurer des milliers de personnes captivées par tant de compassion et de dévouement. On lui a fait parvenir des cadeaux et des dons du monde entier. La saga de Minti est le prototype des histoires d'animaux colportées dans tous les médias du monde, mais elle n'est pas tout à fait vraie. En réalité, Minti na pas protégé le petit garçon des autres gorilles. Ce sont les gardiens qui les ont tenus à l'écart en les arrosant avec des jets d'eau à haute pression. Les médias ont fait croire faussement que Minti avait consciemment décidé de sauver le petit garçon alors quil n'était pas menacé. Aucun gorille était à proximité. En outre dans les zoos, les animaux ne développent pas les qualités maternelles qui leur permettraient d'élever des rejetons avec succès. Il faut leur apprendre en utilisant une poupée d'apparence humaine qu'on les incite, à l'aide dune récompense, à aller chercher et à rapporter à leur gardien. Minti n'a fait que reproduire ce qu'on lui avait appris de la même façon qu'un chien de chasse rapporte le gibier à son maître. Le garçon était inconscient et il ressemblait à s'y méprendre à une de ses poupées. Selon son gardien Dimitros, s'il avait été conscient, Minti aurait probablement paniqué et même mordu le petit garçon.

Stephen Budiansky dans son livre "If a Lion Could Talk" (Si un lion pouvait parler) a démystifié habilement toutes ces histoires d'animaux ridicules véhiculées de droite à gauche dans l'imagerie populaire. Il dit ceci :

"Nous essayons tellement fort de démontrer que les chimpanzés ou les chiens ou les chats, ou les rats sont comme nous dans leurs pensées et leurs sentiments. Cette attitude égocentriste (tendance à tout rapporter à soi-même) ne fait que dénigrer ce qu'ils sont vraiment. Nous définissons l'intelligence et le sentiment vrai toujours en terme humain. L'intelligence que chaque espèce démontre est merveilleuse en elle-même mais c'est de la folie et de l'anthropomorphisme de la pire espèce d'insister à dire que pour qu'elle soit vraiment merveilleuse elle doit être comme la notre."

Nous projetons sur les animaux de compagnie tous nos comportements et nous avons toujours la manie regrettable d'interpréter leurs besoins selon les nôtres. Nous leur donnons toutes les qualités mais surtout celles qu'ils ne possèdent pas. Ce n'est pas qu'ils soient moins intelligents que nous et sans émotion, c'est simplement qu'ils ont une intelligence différente et qu'ils n'interprètent pas leur monde comme nous sommes les seuls à le faire. Ils se sont développés au cours des siècles pour occuper une niche écologique très spécialisée et qui demande une autre forme d'intelligence que la notre. Et ne pensez pas que les animaux souffrent de vivre à l’état de nature. Les animaux sont parfaitement bien adaptés à l’environnement avec lequel ils vivent en harmonie, dans la plupart des cas depuis bien plus longtemps que notre espèce. Il est en outre erroné de penser que leur survie à l’état de nature est un combat pénible et lourd dont nous avons eu la chance de pouvoir nous extirper ! C’est vrai de notre point de vue anthropocentrique, connaissant notre dépendance actuelle sur la technologie, mais ce n’est pas le cas des animaux et ça n’a pas toujours été notre cas non plus. Et, ils n’ont pas non plus besoin de nous, quelle arrogance, pour les faire évoluer ! C’est plutôt le contraire.

L’affection : un amour dénaturé
Il est fréquent d’entendre dire que les plus à plaindre sont plutôt les maîtres qui se dévouent corps et âme pour le bien-être de leurs animaux. Ils dépensent un argent fou pour les maintenir en santé et leur consacrent tout leur temps. Mais ce dévouement, aussi louable soit-il, est aussi l’aveu de la totale dépendance dans laquelle ils tiennent leurs protégés. Mais, ne vous laissez pas tromper par les apparences, un animal qui refuse de coopérer et de se soumettre à l’affection de son maître, celui qui oppose trop de résistance a très peu de chances d’être préservé. Il ira rejoindre le cortège des animaux abandonnés. On aime les animaux pour autant que leurs intérêts ne passent pas avant les nôtres.

Pour Yi Fu Tuan, un professeur de l'Université Yale, l'amour envers les animaux est une forme de dominance édulcorée par l'affection :

"Le pouvoir sert à obtenir du plaisir et à acquérir du prestige, à ajouter de la beauté à la vie, un certain lustre. Les objets utilisés dans ce but, sont traités avec indulgence, comme des jouets. Dans une relation de domination, de supérieur à inférieur, il y a des gestes d’affection, mais ces gestes ne sont possibles que dans des relations inégales. Ce sont des gestes de condescendance et de paternalisme qui adoucissent l’exploitation et lui donnent un visage plus humain. Sans eux, il n’y aurait que des victimes. Ils soulagent la souffrance associée à la domination et à l’esclavage. Ce n’est pas l’amour qui fait tourner le monde mais l’affection."

Pour bien des gens, aimer se limite à posséder. Plaisir et amour étant synonymes, dès qu’une source de plaisir ne donne plus satisfaction, elle est remplacée.

Dans son livre "Éloge de la fuite", Henri Laborit écrit :
"Les mots amour et compassion couvrent d’un voile prétendument désintéressé, voire transcendant, la recherche de la dominance et du prétendu instinct de propriété. C’est un mot qui ment à longueur de journée et ce mensonge est accepté, la larme à l’œil, sans discussion, par tous les hommes. Celui qui oserait le mettre à nu, le dépouiller jusqu’à son slip des préjugés qui le recouvrent, n’est pas considéré comme lucide, mais comme cynique. Il donne bonne conscience sans gros efforts, ni gros risques, à tout l’inconscient biologique. Il déculpabilise, car pour que les groupes sociaux survivent, c’est-à-dire maintiennent leurs structures hiérarchiques, les règles de la dominance, il faut que les motivations profondes de tous les actes humains soient ignorées. Le mot amour se trouve là pour motiver la soumission, pour transfigurer le principe de plaisir, l’assouvissement de la dominance."

La domination
La relation avec les bêtes peut servir à entretenir de faux sentiments d’amour et d’amitié qui cachent, sous une apparente bienveillance, une volonté de contrôle et de domination qui se traduit par un sadisme parfois évident, mais le plus souvent d’une grande subtilité.

Il suffit d’observer la façon dont certaines personnes se comportent avec leur chien. Regardez-les tirer sur la laisse, frapper et invectiver ceux qui font l’objet de leur affection. Regardez-les surtout leur imposer leur volonté. Les concours canins, hippiques et les cours d’obéissance à la télévision sont l’occasion rêvée de voir, sans censure, l’expression de ce besoin latent et parfois inconscient de dominer.

Le Dr Yi Fu Tuan, professeur à l’université Yale, aux États-Unis, a écrit un livre fascinant sur la domination et notre relation avec les animaux, les êtres humains et les objets. Il y explique certaines des motivations profondes de nos rapports avec les bêtes :

"Pour certains maîtres, la soumission au commandement apporte une grande satisfaction. Exercer sa force et sa puissance sur un être vivant est le plaisir ultime, surtout quand cette soumission va à l’encontre totale de la vraie nature et des désirs de cet être. Cette domination est d’autant plus perverse qu’elle ne sert à rien sinon à faire plaisir au maître. L’élément essentiel au succès du dressage est le pouvoir absolu."

La notion erronée de supériorité associée aux animaux de race, des êtres d’une extrême fragilité et foncièrement malsains, est assez curieuse en soi, et s'explique également par ce besoin de dominer :

"La perte de vigueur est même une qualité recherchée car plus un animal est docile plus il est facile à contrôler. La bête idéale ne doit pas démontrer trop d’initiative et d’entrain. Elle doit pouvoir apprendre à rester immobile de longues heures, à faire partie des meubles et à créer le moins possible d’obstruction. Elle doit obéir instantanément au moindre commandement. Un chien bien entraîné doit pouvoir rester couché des heures sans bouger, sans aboyer, à attendre le retour du maître."

Une américaine, Lynn Hall dans son livre "Dog Showing for Beginners, Why I Show Dogs" (Pourquoi je montre des chiens dans les expositions) en décrivant sa passion pour les animaux et en particulier pour son activité préférée, l’exhibition de ses chiens dans les concours, illustre bien certains des mobiles profonds de la possession d'une bête :

"Pourquoi exhibons nous les chiens ? Il y a plusieurs raisons : cette activité nous permet d’exercer notre besoin de dominer. Un éleveur est dans une position de force et il prend des décisions qui décident de la vie ou de la mort d’un être vivant. Il est omnipuissant, de la naissance à l’euthanasie d’un animal. Il contrôle l’exercice, le toilettage et l’alimentation de son chien. Il exerce un contrôle total et cette sensation est d’autant plus merveilleuse lorsqu’on n'a aucun contrôle sur les gens qui nous entourent au travail ou dans la famille. Un chien est une projection de notre ego. Il nous appartient et il fait partie de notre identité. On peut être petit ou gros, peu importe, au moins on possède un Lévrier. On devient puissant lorsqu’on a en sa possession un chien puissant. Le contrôle d’un animal qui fait peur aux autres est une sensation merveilleuse. La plupart des gens ont un besoin énorme d’affection et personne pour leur en donner. Un chien est idéal pour ça. Aller dans un concours et en ressortir avec un prix est la preuve de notre supériorité. C’est la nature humaine. Être compétitif fait aussi partie de la nature humaine. Nous faisons la guerre, nous nous battons pour une promotion au travail, nous nous vantons d’avoir une plus belle voiture que le voisin. Nous sommes sportifs pour prouver notre supériorité. Notre habillement est compétitif. Nous nous volons nos femmes et nos maris juste pour prouver que nous en sommes capables. Ne croyez pas ceux qui prétendent participer juste pour le plaisir, qu’ils gagnent ou perdent. Gagnez est un plaisir aussi intense que n’importe quelle sensation chimique. Les expositions deviennent le centre de leur vie, une vrai drogue. C’est excitant. N’importe quelle compétition est excitante et la plupart d’entre nous ont une vie ennuyeuse et fastidieuse. Cette activité donne un sens et une direction à sa vie. Nous aimons tous être admiré. Nous vivons isolés et souffrons de solitude. Que serait notre vie sans ces expositions, les voyages incessants, l’école du dressage du lundi soir, les rencontres hebdomadaires du club, etc. Nous faisons partie d’un groupe et ce sentiment d’appartenance est une bonne sensation. C’est merveilleux."

Cette domination que beaucoup de gens ne peuvent pas toujours établir à leur convenance sur les êtres humains trouve donc une voie d’actualisation idéale dans la pratique de l’élevage sélectif et les expositions, mais aussi, à des degrés variables, dans la simple possession d’un animal.

On sent derrière cette domination l’influence implicite des fameux versets bibliques suivants :

Vous serez un sujet de crainte et d’effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains. [...] Je vous donne tout cela comme l’herbe verte. Genèse, IX, 2-3

Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Genèse, I, 26

Ces arguments d’origine religieuse et plusieurs autres comme «nous sommes une espèce supérieure et nous avons tous les droits sur cette planète», largement répandues et servant à justifier l’exploitation des animaux, sont profondément incrustés dans presque tous les segments de la société, y compris chez les défenseurs des animaux qui exploitent aussi les animaux mine de rien sous de fausses prétentions. Ces arguments ne s’expriment explicitement que lorsqu’ils sont contestés ou dangereusement remis en question. C’est pourquoi il est si difficile de les analyser. Ces injonctions dogmatiques diffuses profondément intégrées dans l’inconscient collectif agissent dans l’ombre, hors du champ de la conscience, dictant nos comportements les plus rétrogrades et caduques; elles justifient le statu quo, consacrant cet état de fait comme «naturel» ou inévitable.

Le statut social et le prestige
Notre civilisation accorde beaucoup d’importance aux apparences, à la beauté, à l’uniformité, à la perfection et à la valeur marchande des choses. Le prestige associé à ces critères contribue à la grande popularité des animaux de race. Il y a encore aujourd’hui, et c’est surprenant après plusieurs révolutions, un attachement profond aux qualités de supériorité et d’autorité associées au sang pur de la noblesse et de l’aristocratie. Le propriétaire d’un animal pure race s’identifie à la réputation de sa bête ainsi qu’au pedigree qui trace la généalogie de son protégé. La pureté et la valeur marchande d’un animal rehaussent le prestige associé à sa possession. Le tatouage d'un animal à part son aspect pratique symbolise la possession et la grande valeur de l'objet.

Notre appréciation des animaux, comme d’ailleurs les jugements que nous portons sur les gens se fonde en outre sur leur race et sur leur fonction. Nos sentiments envers les animaux dépendent de leur position sur cette échelle de valeurs très suggestive et fort aléatoire, car tous les animaux, de la perruche à la baleine, comme tous les humains sont égaux. Ils prennent des formes différentes et ils ont chacun un rôle spécifique dans les écosystèmes, mais il est erroné de leur attribuer une valeur différente selon la grosseur, l’utilité, la forme, la couleur, etc. Deux poids deux mesures, et une discrimination difficile à justifier.

Les animaux sauvages les plus nobles, ceux qui vivent dans leur milieu naturel, sont placés au sommet de cette échelle, suivis des animaux domestiques non comestibles comme les animaux de compagnie. Les chiens d’aveugles sont, exceptionnellement, eux aussi situés en haut de cette hiérarchie et nous leur reconnaissons une très grande noblesse sans doute à cause de l’importance de leur travail, mais aussi pour leur dévouement, leur obéissance et leur servilité absolument exemplaires. Il importe de ne pas perdre de vue que le chien guide est une fabrication de l’homme et qu’il est le fruit d’une sélection génétique très poussée et d’un entraînement intensif. Il remplit une fonction certes importante, mais qu’il n’a pas choisi. Ses qualités n’ont donc pas la noblesse que nous aimons leur attribuer par égocentrisme.
Le deuxième échelon réunit plusieurs catégories dont les animaux de race pure et les autres, les races inférieures, elles-mêmes divisées selon leur valeur marchande et leur capacité à donner du plaisir.

Plus bas sur l’échelle se trouvent enfin les animaux malades, les vieux, les délinquants, les mal élevés, les mésadaptés, les violents, les sans-cœur (comme les reptiles) et de nombreux autres dont personne ne veut. Ces intouchables ont autant d’importance que les bas de gamme de cette hiérarchie, les animaux d’élevage.

Isolement et repli sur soi
Pour JL Vadakarn l'achat d'un chien entérinerait le désir inconscient de s'isoler et de mettre une barrière entre le noyau familial et le monde extérieur. En général, les chiens à qui cette tâche est confiée sont d'une grande agressivité. Selon une enquête française de FACCO-SOFRES (1998), 22 % des gens avouent avoir un chien pour se protéger. La peur des autres et le besoin de se protéger de toute incursion est un véritable phénomène de société. Le mur de la méfiance, que ce soit dans les villes ou à la campagne, s'épaissit de plus en plus. Cette méfiance se traduit par une indifférence, une insensibilité qui mine nos rapports avec nos semblables, les animaux et la nature.

L'hypocrisie
S’il y a indéniablement une large part d’ignorance dans nos comportements, il y a aussi beaucoup d’hypocrisie et de contradictions. Ainsi, ceux qui claironnent bien fort leur amour des animaux et qui s’indignent des sévices multiples que nous leur faisons subir ne voient pas combien il peut être paradoxal de garder eux-mêmes un animal sous leur domination et de dénoncer parfois avec une violence qui n’est pas sans ressembler à de l’intégrisme religieux l’exploitation des animaux.

Pourtant, ces vertueux, ces réformateurs sont aussi responsables que les autres du sort de ces enfants victimes de notre «amour cannibale» contre nature. Le trafic de l’ivoire n’existe que grâce à ceux qui en achètent et le même principe s’applique à ceux qui utilisent les animaux de compagnie. Dès le moment où ils participent, ils encouragent le meilleur comme le pire.

En fait, il n’y a pas d’innocents ni de coupables. Il s’agit d’un choix de société et c’est elle dans son ensemble la seule responsable. Pour cette raison, il serait regrettable de faire de l’industrie le bouc émissaire d’un comportement de prédateur dénaturé à l’extrême et profondément enraciné. À l’intérieur d’un système qui va de la production à la possession et à la défense des animaux, tout le monde y trouve son compte. Personne, y compris les sociétés de protection et les activistes zoophiles, les amis des bêtes, ne tient à fermer le robinet. Il y a trop d’intérêts en jeu.

Une cruauté à plusieurs vitesses
La cruauté envers les animaux est profondément ancrée dans notre tradition et elle ne se manifeste pas seulement par des actes de brutalité évidents. Pour en prendre conscience, il faut plonger sous la surface et aller au-delà des apparences. On s’aperçoit alors que, dans l’ensemble, le sort des plus privilégiés, des plus adulés, ceux qu’on bichonne amoureusement comme nos propres enfants n’est pas plus enviable que celui des tigres et des rhinocéros pourchassés et massacrés inlassablement par l’industrie de la médecine orientale. Il n’est pas non plus très différent de celui des millions d’animaux sacrifiés inutilement pour la science, l’industrie cosmétique et l’enseignement. Il est en réalité semblable à celui des millions de reptiles dépecés vivants (pour ne pas abîmer la peau) par l’industrie de l’habillement et à celui des veaux qu’on égorge dans les abattoirs du monde entier.

Ce lien est difficile à faire car l'exploitation des animaux de compagnie se cache d'une façon subtilement perverse, sous le couvert des bons sentiments et des bonnes intentions. Elle est bien plus cruelle que les autres par sa subtilité, son raffinement et son hypocrisie.

En fait, dans notre monde, l’amour est souvent synonyme de plaisir, de satisfaction, de possession, d’exploitation et de domination gratuite. Ces valeurs sont celles de l’esclavagisme et notre civilisation, par tradition, a fait de cette forme d’exploitation une véritable vertu. Ces valeurs sont si bien inculquées aux enfants que ceux-ci en viennent à croire qu’il est normal de séparer les bêtes de leur communauté, de les sortir de leur écosystème, d’interférer avec leur évolution, de leur enlever la liberté et qu’il est normal d’exploiter ceux qu’on aime, d’en faire des esclaves. Bref, la valorisation de la domination, du pouvoir et du plaisir qu’on en retire contribue à la perpétuation d’une insensibilité envers les animaux qui s’étend à notre propre espèce, à notre bio-communauté et à la terre tout entière. Les mots apprivoiser, domestiquer, dompter, contrôler, collier, "laisse", "couché", "reste", "viens ici", "ne bouge pas", "sale bête", "au pied", "fais le beau", possession, mutilation, captivité, cage, affection, confinement, dépendance, servilité, dressage, exploitation, vétérinaire, zoothérapie et domination gratuite sont marqués du sceau de la violence et ce sont ces règles et ces façons de faire que nous léguons traditionnellement aux enfants.

En définitive, la consommation des animaux de compagnie découle d’un malaise de société, mais leur popularité tient largement à ce besoin souvent inconscient de s’évader et de fuir une vie ennuyeuse, triste et fastidieuse, à notre égocentrisme collectif et individuel, à des traditions désuètes, à notre conception de l’amour, à ce désir de posséder, de contrôler et de dominer un être plus faible, à la recherche du pouvoir et du plaisir qui lui est associé, à ce besoin de se distinguer des autres, de souligner son statut social et son importance, à notre ignorance et à notre hypocrisie, et à notre tendance au mimétisme de masse. Tous ces facteurs sont plus ou moins inter-reliés et interdépendants.

Toutes les industries jouent à fond sur ce tableau. Ces facteurs sont le moteur de la société techno-industrielle. En fait, nous avons projeté sur les animaux tous nos comportements les plus inavouables. La vie des animaux de compagnie est une métaphore de la nôtre et dans ce miroir nous pouvons nous voir tel que nous sommes sous un vernis de respectabilité plus ou moins épais. L’idéologie que je viens de décrire est celle des hommes, nous l’avons tout simplement transféré inconsciemment aux animaux, et à tout ce qui vient à notre contact, sans discernement. C’est donc à ce niveau rassembleur, qu’il faut concentrer ses efforts. Sans ce travail de fond, d’abord et surtout sur soi-même, la défense des animaux, l’aide humanitaire, les chartes, les règles et les bonnes intentions sont un coup d’épée dans l’eau et le meilleur moyen d’entretenir le statu quo.

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dimanche 14 septembre 2008

L'arrivée de Chipie

Hello les amis !

Ma môman trouve
que je suis souvent seul et que ce serait une bonne idée que j'ai une copine, pour quand elle va travailler, et même en balade.

Elle a vu sur le forum "rescue" l'histoire d'une petite Fox abandonnée à l'âge de 7 ans 1/2, condamnée au refuge de Béthune car trop de chiens, transférée au refuge de Morée, adoptée puis reconduite car trop vive.

A Béthune :


Nous sommes donc allés la chercher au refuge de Morée, près d'Orléans.
Après une longue route où elle a été très sage, nous sommes arrivés à la maison et la miss est allée visiter tous les recoins de l'appartement et a tout de suite adopter les endroits moelleux (ben oui, la cage c'est pas le grand confort!) :


Au début, les rapports étaient un peu tendus, elle grognait tout le temps, on s'est même bagarrés plusieurs fois mais notre môman n'est pas intervenue. Elle dit que ce sont des histoires de chiens qui ne la regardent pas. Moi, j'étais triste car je voulais qu'elle soit ma copine mais elle n'était pas trop d'accord. Alors j'ai patienté, l'ai un peu évitée pendant quelques jours, le temps qu'elle prenne confiance. Ben oui, là voilà propulsée dans une nouvelle maison mais elle ne sait pas si nous sommes gentils ou pas.

Heureusement elle a vite compris qu'on n'était pas des méchants, qu'on allait prendre soin d'elle et l'aimer.

A la fin de la semaine, elle est allée chez le vétérinaire car elle a des soucis pour respirer (elle est encore fragile car elle a eu la toux du chenil au refuge), elle a été très sage il paraît.
Et puis elle est allée chez le toiletteur où elle a été nettement moins conciliante !! Ça se passera mieux la prochaine fois, on va la réhabituer à se faire poupougner et elle va finir par adorer (c'est pas sûr du tout parce que moi, ben j'aime pô le toiletteur !).

Voilà la miss, toute belle (bon quelques rondeurs mais ça va vite disparaître avec un régime alimentaire approprié), sur le canapé :


Elle adore qu'on lui fasse des gratouilles sur le ventre


Et puis en plus de trouver un foyer doux et aimant, la cantine est sacrément bonne chez nous, ça lui change des crokbeurk du refuge :

Môman, on a faim !